UNE TAXE SUR LES MEDIAS SOCIAUX, POUR SAUVER L’ECONOMIE
En Zambie où le gouvernement a pris l’initiative d’introduire une taxe journalière de 30 ngwee soit 0,03 dollar sur les appels téléphoniques émis via internet, évoque comme principale raison la protection des entreprises de télécommunications classiques, partenaires économiques de l’Etat qui en effet enregistrent d’énormes pertes dans leur chiffre d’affaire compte tenu de la gratuité des services de communication qu’offrent des applications comme facebook , viber , whatsapp et imo. Si l’accès aux medias sociaux gagne de plus plus en du terrain dans ce pays, elle inquiète au plus haut point l’Etat et notamment les compagnies de téléphonie classiques qui sont des partenaires économiques important. Dans l’optique de voler au secours de ces dernières qui accusent un manque à gagner important le gouvernement zambien a jugé bon d’opter pour cette mesure. Cette décision qui est condamnée par les internautes est plutôt bien accueillie par les compagnies Zamtel, MTN et Airtel qui pourraient être avec le gouvernement zambien les bénéficiaires de cette taxe.
LES COMPAGNIES DE TELEPHONIE CLASSIQUES DANS LA FAILLITE
Au delà de la colère suscitée par cette mesure auprès des internautes qui y voient là une violation de la liberté d’expression, le gouvernement zambien maintient que ses motivations sont purement d’ordre économique. Les services d’appels, vidéo, enregistrement vocale et sms qu’offrent des applications tels que viber , Imo, skype ou encore whatsapp ont pris du terrain. Ces services par contournement encore appelé OIT ( Over The Top Service) sont accusés de ne pas investir dans les pays africains où ils ont pourtant le vent en poupe. Bien plus ils n’ont à leur actif aucun cahier de charge, ni impôts et licence à payer. En toute liberté ils font des bénéfices énormes qui n’apportent rien aux pays africains où ils ont des milliers d’abonnés. Pour sortir vivant de ce naufrage les compagnies de téléphonie classique n’ont finalement pour seul recours que l’Etat. Le manque à gagné causé par l’usage de ces canaux de contournement est d’ailleurs à l’origine de certaines mesures drastiques adoptées par ces compagnies dont la surfacturation de la consommation de données via Internet ( data) , la réduction du débit internet et la fermeture de l’accès à certains medias sociaux . Xalam Analytics dans une étude sur le secteur de la téléphonie en Afrique, note que les retombés du marché de la téléphonie mobile dans le continent Africain étaient estimées entre 2005 et 2010 à 50 milliards de dollars or entre 2010 et 2014 ce chiffre a carrément chuté. La croissance de ce marché n’étant désormais que d’1,4% par an.
LES MÉDIAS SOCIAUX ONT FAVORISE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
En Afrique les medias sociaux ont pris une telle ampleur ces 05 dernières années qu’il est carrément impossible aujourd’hui de s’attaquer à ce secteur sans s’attirer les foudres de la population. Véritable plateforme d’échange et de partage d’informations les medias sociaux ont donné libre cour à la communication sur le continent. Même si en Zambie et au Benin le gouvernement a évoqué des raisons économiques pour justifier sa décisions, pour des milliers d’internautes l’atteinte à la liberté d’expression reste l’unique objectif dissimulé derrière cette initiative.
Les internautes évoquent entre autre les forfaits payés auprès des compagnies de téléphonie classique pour voir accès à une connexion internet, preuve que l’usage des medias sociaux n’est pas aussi gratuit comme l’on pourrait le penser.
Au Bénin la décision prise le 3 août 2018 par le gouvernement faisant état d’une redevance de 5 Fcfa par mégaoctet pour l’accès aux réseaux sociaux tels WhatsApp ou encore facebook n’a pas fait long feu. Pour cause le combat mené par des milliers d’internautes a porté ses fruits. Ces derniers ont multiplié des initiatives comme la fameuse campagne #Taxepamesmo sur Twitter et facebook ou encore la pétition lancée sur le site Change.org destinée au ministre de l’économie et qui a totalisé en 48 heures près de 6500 signatures.
La taxe sur les réseaux sociaux bien qu’ayant dans la plupart des pays qui l’ont adopté où qui songe à le faire des raisons économiques reste heurtée aux valeurs telle que la liberté d’expression favorisée par l’émergence des medias sociaux qui sont devenus des plateformes où la population s’y refugie pour donner en toute liberté son opinion sur des sujets d’intérêt majeur .Bien plus qu’un moyen permettant d’avoir accès à un certain nombre de service de communication gratuits les medias sociaux sont devenus une fenêtre ouverte sur le monde .
Article de la rédaction AFRIC
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